Aujourd’hui je vous présente une expérience menée par Darley et Latané en 1968 présentant l’effet témoin (bystander effect).
Dans cette expérience, les participants ont été placés chacun dans une cabine individuelle. Au moyen d’un interphone, les participants devaient communiquer entre eux sur les problèmes personnels rencontrés par des collégiens en milieu urbain.
Durant cette discussion un des participants – complice des expérimentateurs – simulait une crise nerveuse similaire à une crise d’épilepsie. Le compère parlait calment puis de plus en plus fort et enfin de manière incohérente en bafouillant. Sur les participants, un seul était sujet, les autres étaient des compères. Pendant la crise le sujet ne pouvait pas communiquer avec les autres intervenants – qui n’entendaient pas les cris de détresse – ni même savoir si le participant qui avait une crise était pris en charge pour bénéficier de soin.
Est-ce que le sujet demande de l’aide ?
La réponse dépend du nombre de participants. Si le sujet est seul avec le compère simulant une crise, il va demander de l’aide dans 85% des cas. Si un témoin supplémentaire est présent, le demande d’aide du sujet va baisser à 62% et surtout diminuer à 31% si le sujet pense qu’il y a 4 autres témoins. Les résultats sont inchangés si les autres témoins sont des femmes ou des hommes ou même s’ils possèdent des compétences médicales ou non.
Les chercheurs ont donc montré que plus le nombre de témoins est important, moins la demande d’aide est importante.
Pourquoi les chercheurs ont-ils effectué cette expérience ?
C’est apparu après un fait médiatique important. Le 13 mars 1964, Kitty Genovese fut violée et assassinée en pleine rue à New York dans un quartier résidentiel du Queens. Une demi-douzaine de personnes ont été témoins, mais aucun n’a tenté de secourir le jeune femme ni même appelé les secours. Les témoins, lorsqu’ils ont été interrogés, ont répondu : « Je ne voulais pas être impliqué » ou « Je ne sais pas ».
La question que l’on peut se poser, sommes-nous plus en sécurité face aux agressions lorsqu’il y a du monde…